Les Marianistes
Le Père Chaminade
Né en 1761, cadet d’une famille de 13 enfants, il choisit très jeune la voie religieuse et devient prêtre à l’exemple de trois de ses frères.
Pendant la période révolutionnaire, clandestinement, malgré les risques encourus, il continue à exercer son ministère, mais doit s’exiler en Espagne en 1797.
A Saragosse, durant trois années, il mène une vie pauvre et passe une partie de son temps à méditer et à prier, en particulier au sanctuaire Notre-Dame del Pilar. C’est là que, réfléchissant à ce que serait son retour dans la France déchristianisée de cette fin du 18ème siècle, il mûrit l’idée de regrouper des laïcs, des hommes, des femmes, d’anciens religieux et des jeunes en communautés de foi, leur mission étant de faire renaître une vie chrétienne dans la société de ce temps, avec comme guide et comme modèle la Vierge Marie.
En 1800, ayant pu regagner Bordeaux, il met aussitôt son projet à exécution. Répondant au besoin spirituel de l’époque, cette proposition connaît un vif succès. Des groupes de jeunes gens se constituent qui donneront naissance par la suite à deux communautés religieuses : les Sœurs marianistes avec Adèle de Trenquelléon en 1816 et la Société de Marie c’est-à-dire les Religieux marianistes en 1817.
Les « œuvres d’éducation »
Sous l’Empire et la Restauration, la congrégation rencontre encore bien des obstacles mais continue à se développer et, sous l’impulsion du Père Chaminade, oriente son action vers l’éducation : celle d’abord des « filles sans instruction » et des petits ramoneurs. Puis des écoles voient le jour : à Bordeaux en 1824 la première « Institution Sainte-Marie » dirigée par Jean-Baptiste Lalanne.
La même année, les Religieux, dont la qualité d’enseignement est très appréciée, sont appelés en Alsace et en Franche-Comté. A Colmar, Saint-Hippolyte, Ammerschwihr, Ribeauvillé, Ste-Marie-aux-Mines ; à Saint-Rémy, Gray, Courtefontaine… les Marianistes reçoivent la confiance des familles et accueillent de plus en plus d’élèves dans des établissements très différents : écoles primaires, secondaires, pensionnats, école professionnelle agricole… Le Père Chaminade crée en outre la première véritable école normale d’instituteurs qui sera unanimement reconnue.
La révolution de 1830 amène de nouvelles épreuves pour la congrégation et les dernières années du Père Chaminade seront difficiles mais lorsqu’il meurt en 1850, il laisse 250 religieux travaillant dans 45 maisons. Œuvre féconde puisque 20 ans plus tard seront 1 100 répartis en France, en Suisse et aux Etats Unis.
Le Père Chaminade a été béatifié par le Pape Jean-Paul II le 3 septembre 2000.
La pédagogie marianiste
Dès ses débuts, la Société de Marie s’est efforcée de préciser ce que ses méthodes avaient d’original dans l’ « Ancienne Méthode » en 1824 et le « Manuel de Pédagogie Chrétienne… » en 1856.
En 1956, le Père Hoffer publie une synthèse de toutes les recherches faites par les éducateurs marianistes dans divers pays sous le titre de « Pédagogie marianiste ».
Cette conception de l’éducation vise les objectifs suivants :
- éduquer dans une perspective de foi, offrir une éducation intégrale de qualité
- initier et faire vivre un esprit de famille
- préparer à servir la cause de la justice et de la paix
- rendre capable de s’adapter aux changements
L’idéal éducatif marianiste entend tenir compte des mutations sociales et culturelles pour s’adapter avec sagesse aux « temps nouveaux » et favoriser l’imagination créatrice en privilégiant toujours ce qui sert l’homme.